6 octobre 2011
La lutte est-elle un divertissement d'extrême-droite ?
Histoire de changer un petit peu je vous propose une petite réflexion qui m’est venue en apprenant que Linda McMahon se représentait aux élections sénatoriales américaines. Il va de soit que cela sera évidemment provocateur surtout dans un site qui à fn dans son URL ce qui nous a déjà valu quelques malentendus.
Pour faire simple on peut considérer que l’extrême-droite véhicule trois « principes » directeur : un patriotisme parfois mal placé, un racisme latent et des valeurs pour le moins conservatrices et traditionnelles.
Si vous n’êtes pas d’accord et comme j’en ai assez d’en recevoir dès que je me prend ici à quelqu’un les mails d’insultes et menaces de mort sont à envoyer à franco@fnnation.com... Merci d’avance.
1. Un patriotisme exagéré ?
La gimmick patriotique est un classique de la lutte.
On peut presque considéré que la hulkmania étant une sorte de pierre fondatrice de la WWE moderne, elle s’est construite dessus.
Souvenons-nous que la Hulkmania est née au début des années 80 en plein cœur des années Reagan. Celles-ci étaient marquées par un retour aux valeurs de l’Amérique traditionnelle encore malmenées par la guerre au Vietnam et la prise des otages américains à l’ambassade de Téhéran. Reagan avait pour slogan « America is back ! » et un grand communicant aux géniales intuitions comme Vince McMahon ne pouvait pas rater cela.
Il donne donc à Hogan une gimmick de super-héros et recycle une vieille musique de Rick Derringer utilisée auparavant par les US Express « The Real American » et nous sort un clip ultra-patriotique avec des effets spéciaux pour le moins … Spéciaux.
Du coup histoire de faire une sorte de paroxysme de la gimmick patriotique, on lui fait prendre le titre face à un Iranien, on utilise avec le plus extrême mauvais gout la guerre en Irak 8 ans plus tard.
Etonnament Hulk Hogan perdra son titre uniquement sur un complot mené par un millionnaire arriviste joué par Ted Dibiase. On pourrait discuter sociologiquement comme quoi la seule valeur qui peut faire chanceler le patriotisme pur et dur est l’argent.
Etonnament Hulk Hogan n’a jamais vraiment fait de politique. Il semblait tellement évident qu’il était républicain qu’on ne lui avait jamais vraiment demandé. Et il surprendra en soutenant Obama en 2008.
En fait les gimmicks d’Austin en redneck et de Cena en marine ne font que reprendre cela. Et donner aux gens ce qu’ils veulent par le patriotisme ne fait pas de la lutte un divertissment d’extrême-droite.
2. Un racisme latent
Pendant longtemps quand on parlait de divertissement « white trash », deux activités venaient immédiatement en tête : la lutte et la NASCAR
La NASCAR lutte depuis plusieurs années contre ce cliché en s’ouvrant aux minorités (à prendre au sens large du terme puisque cela inclut les femmes …) et en mettant en avant des coureurs plus « civilisés » comme Jeff Gordon que des sortes de brutes au volant comme le regretté Dale Earnhardt.
La lutte a toujours eu cette image de divertissement pour blanc.
En 1971 quand Pedro Morales devient champion de la WWWF à l’époque, il était un champion ethnique visant la communauté porto-ricaine comme l’était Bruno Sammartino pendant sept ans auparavant auprès des Italiens.
Un des exemples les plus frappants fut donné par la WCW en 1992. Ayant perdu énormément d’audience avec le départ de Flair à la WWF elle va tenter un coup pour « profiter » de l’image raciste de la lutte en donnant le titre mondial à Ron Simmons, le futur Faarooq, qui deviendra ainsi le premier afro-américain à détenir un titre majeur de la lutte.
Ceci eut un fort retentissement à l’époque et Vince se coltinera longtemps l’image d’un gars raciste. Yokozuna était un japonais joué par un Hawaiien, Mr Fuji symbolisait le japonais fourbe et pervers et j’en passe. On eut même une guerre des gangs entre Motard Blancs d’extrême-droite, Noirs et Latinos en 1997
Vince trouvera son sauveur un peu par hasard en 1997 par The Rock. Il était parfait dans le rôle. Noir mais ne le revendiquant pas une fois quitté la Nation Of Domination, il s’affirma bien avant Obama comme post-racial.
Pourtant cela ne stoppa pas les clichés idiots qui se sont répandus dans la lutte jusqu’à aujourd’hui. De Saba Simba à Latino Heat, de Kamala à La Resistance en passant par Muhammad Hassan la lutte exploite depuis longtemps les clichés éthniques flirtiant dangereusement avec le racisme.
Raciste peut-être pas, mais surement pas subtil
3. Des valeurs traditionnelles ?
Linda McMahon est considérée comme une des « suffragettes » à Sarah Palin. C’est-à-dire qu’elle défend des valeurs traditionnelles, conservatrices défendant la famille, luttant contre l’avortement, contre la sécurité sociale et j’en passe…
Surprenant quand on sait que cette femme a bâti sa considérable fortune par les provocations, les obsénités et les divas en petite tenue. Pas vraiment si on regarde de plus près.
Un premier élément nous a été donné quand Ric Flair qui se vente d’avoir couché avec des milliers de femmes et accumulé fêtes, limousines et débauche dans toute sa vie soutient Mike Huckabee à la présidentielle américaine de 2008 , un pasteur qui est anti-avortement et comparait l’homosexualité à un comportement criminel. Huckabee s’est aussi illustré par son spot publicitaire avec Chuck Norris qui vantait la construction d’un mur à la frontière mexicaine pour stopper l’immigration illégale.
Ric Flair participe plus à une sorte de réunion des rednecks, ces américains traditionnels ce qui vu ce que j’ai déjà dit de la lutte est très logique
Mais aussi Linda McMahon peut aussi se baser sur une haine pure et simple des démocrates et particulièrement d’une démocrate qui a fait vasciller son empire
Un jour du début des années 80, une riche femme de Washington écoute distraitement les chansons de Prince qu’écoute son fils et entend dans les paroles qu’il est question de masturbation. Choquée elle décide de militer contre cela – le fait que son mari soit sénateur va l’aider - et de faire classer X les paroles de chansons comme les scènes choquantes de films et fonde une association le Parents Music Ressource Center dont le principal exploit sera d’obtenir le fameux sticker « Parental Advisory : Explicit content » .
Après avoir obtenu son succès dans la musique, elle réoriente ses activités vers la télévision dans le même but et participe à la naissance du Parents Television Council (PTC) qui aura pour principale cible durant la fin des années 90 la lutte et surtout la WWF et son Attitude Era. Le PTC (moqué par Vince sous le nom de RTC : Right To Censor) et sera sans doute une des causes de la fin de celle-ci et du tournant PG
Ensuite cette femme se tournera principalement vers les séries Télé.
Son nom : Tipper Gore, la femme d’Al Gore.
Et avec le recul pas mal d’analystes estiment que, outre certaines tricheries et méthodes discutables de Bush, il a manqué beaucoup de voix de la génération des trentenaires qui auraient du se retourner vers un Gore humaniste et écolo à cause de sa femme. La génération Gangsta Rap et Ere Attitude a fait payer très cher l’intégrisme de sa femme à Al Gore.
Alors que Linda Mc Mahon soit une Tea Party est plus que logique. Elle baigne dans un milieu qui est incontestablement un vivier pour ces courants de pensées traditionnalistes, voire un peu primaires et a en plus des raisons d’en vouloir aux démocrates.
Est-ce que cela fait de la lutte un divertissement d’extrême-droite ? Ce n’est pas un divertissement qui véhicule des valeurs de gauche, mais je pense qu’il s’agit plus qu’un défoulement qu’un vrai vecteur politique. Mais ne dit-on pas que voter à l’extrême-droite est pour beaucoup une protestation qui défoule celui qui le fait ? Alors peut-être vaut-il mieux simplement se défouler en regardant la lutte !
Pour faire simple on peut considérer que l’extrême-droite véhicule trois « principes » directeur : un patriotisme parfois mal placé, un racisme latent et des valeurs pour le moins conservatrices et traditionnelles.
Si vous n’êtes pas d’accord et comme j’en ai assez d’en recevoir dès que je me prend ici à quelqu’un les mails d’insultes et menaces de mort sont à envoyer à franco@fnnation.com... Merci d’avance.
1. Un patriotisme exagéré ?
La gimmick patriotique est un classique de la lutte.
On peut presque considéré que la hulkmania étant une sorte de pierre fondatrice de la WWE moderne, elle s’est construite dessus.
Souvenons-nous que la Hulkmania est née au début des années 80 en plein cœur des années Reagan. Celles-ci étaient marquées par un retour aux valeurs de l’Amérique traditionnelle encore malmenées par la guerre au Vietnam et la prise des otages américains à l’ambassade de Téhéran. Reagan avait pour slogan « America is back ! » et un grand communicant aux géniales intuitions comme Vince McMahon ne pouvait pas rater cela.
Il donne donc à Hogan une gimmick de super-héros et recycle une vieille musique de Rick Derringer utilisée auparavant par les US Express « The Real American » et nous sort un clip ultra-patriotique avec des effets spéciaux pour le moins … Spéciaux.
Du coup histoire de faire une sorte de paroxysme de la gimmick patriotique, on lui fait prendre le titre face à un Iranien, on utilise avec le plus extrême mauvais gout la guerre en Irak 8 ans plus tard.
Etonnament Hulk Hogan perdra son titre uniquement sur un complot mené par un millionnaire arriviste joué par Ted Dibiase. On pourrait discuter sociologiquement comme quoi la seule valeur qui peut faire chanceler le patriotisme pur et dur est l’argent.
Etonnament Hulk Hogan n’a jamais vraiment fait de politique. Il semblait tellement évident qu’il était républicain qu’on ne lui avait jamais vraiment demandé. Et il surprendra en soutenant Obama en 2008.
En fait les gimmicks d’Austin en redneck et de Cena en marine ne font que reprendre cela. Et donner aux gens ce qu’ils veulent par le patriotisme ne fait pas de la lutte un divertissment d’extrême-droite.
2. Un racisme latent
Pendant longtemps quand on parlait de divertissement « white trash », deux activités venaient immédiatement en tête : la lutte et la NASCAR
La NASCAR lutte depuis plusieurs années contre ce cliché en s’ouvrant aux minorités (à prendre au sens large du terme puisque cela inclut les femmes …) et en mettant en avant des coureurs plus « civilisés » comme Jeff Gordon que des sortes de brutes au volant comme le regretté Dale Earnhardt.
La lutte a toujours eu cette image de divertissement pour blanc.
En 1971 quand Pedro Morales devient champion de la WWWF à l’époque, il était un champion ethnique visant la communauté porto-ricaine comme l’était Bruno Sammartino pendant sept ans auparavant auprès des Italiens.
Un des exemples les plus frappants fut donné par la WCW en 1992. Ayant perdu énormément d’audience avec le départ de Flair à la WWF elle va tenter un coup pour « profiter » de l’image raciste de la lutte en donnant le titre mondial à Ron Simmons, le futur Faarooq, qui deviendra ainsi le premier afro-américain à détenir un titre majeur de la lutte.
Ceci eut un fort retentissement à l’époque et Vince se coltinera longtemps l’image d’un gars raciste. Yokozuna était un japonais joué par un Hawaiien, Mr Fuji symbolisait le japonais fourbe et pervers et j’en passe. On eut même une guerre des gangs entre Motard Blancs d’extrême-droite, Noirs et Latinos en 1997
Vince trouvera son sauveur un peu par hasard en 1997 par The Rock. Il était parfait dans le rôle. Noir mais ne le revendiquant pas une fois quitté la Nation Of Domination, il s’affirma bien avant Obama comme post-racial.
Pourtant cela ne stoppa pas les clichés idiots qui se sont répandus dans la lutte jusqu’à aujourd’hui. De Saba Simba à Latino Heat, de Kamala à La Resistance en passant par Muhammad Hassan la lutte exploite depuis longtemps les clichés éthniques flirtiant dangereusement avec le racisme.
Raciste peut-être pas, mais surement pas subtil
3. Des valeurs traditionnelles ?
Linda McMahon est considérée comme une des « suffragettes » à Sarah Palin. C’est-à-dire qu’elle défend des valeurs traditionnelles, conservatrices défendant la famille, luttant contre l’avortement, contre la sécurité sociale et j’en passe…
Surprenant quand on sait que cette femme a bâti sa considérable fortune par les provocations, les obsénités et les divas en petite tenue. Pas vraiment si on regarde de plus près.
Un premier élément nous a été donné quand Ric Flair qui se vente d’avoir couché avec des milliers de femmes et accumulé fêtes, limousines et débauche dans toute sa vie soutient Mike Huckabee à la présidentielle américaine de 2008 , un pasteur qui est anti-avortement et comparait l’homosexualité à un comportement criminel. Huckabee s’est aussi illustré par son spot publicitaire avec Chuck Norris qui vantait la construction d’un mur à la frontière mexicaine pour stopper l’immigration illégale.
Ric Flair participe plus à une sorte de réunion des rednecks, ces américains traditionnels ce qui vu ce que j’ai déjà dit de la lutte est très logique
Mais aussi Linda McMahon peut aussi se baser sur une haine pure et simple des démocrates et particulièrement d’une démocrate qui a fait vasciller son empire
Un jour du début des années 80, une riche femme de Washington écoute distraitement les chansons de Prince qu’écoute son fils et entend dans les paroles qu’il est question de masturbation. Choquée elle décide de militer contre cela – le fait que son mari soit sénateur va l’aider - et de faire classer X les paroles de chansons comme les scènes choquantes de films et fonde une association le Parents Music Ressource Center dont le principal exploit sera d’obtenir le fameux sticker « Parental Advisory : Explicit content » .
Après avoir obtenu son succès dans la musique, elle réoriente ses activités vers la télévision dans le même but et participe à la naissance du Parents Television Council (PTC) qui aura pour principale cible durant la fin des années 90 la lutte et surtout la WWF et son Attitude Era. Le PTC (moqué par Vince sous le nom de RTC : Right To Censor) et sera sans doute une des causes de la fin de celle-ci et du tournant PG
Ensuite cette femme se tournera principalement vers les séries Télé.
Son nom : Tipper Gore, la femme d’Al Gore.
Et avec le recul pas mal d’analystes estiment que, outre certaines tricheries et méthodes discutables de Bush, il a manqué beaucoup de voix de la génération des trentenaires qui auraient du se retourner vers un Gore humaniste et écolo à cause de sa femme. La génération Gangsta Rap et Ere Attitude a fait payer très cher l’intégrisme de sa femme à Al Gore.
Alors que Linda Mc Mahon soit une Tea Party est plus que logique. Elle baigne dans un milieu qui est incontestablement un vivier pour ces courants de pensées traditionnalistes, voire un peu primaires et a en plus des raisons d’en vouloir aux démocrates.
Est-ce que cela fait de la lutte un divertissement d’extrême-droite ? Ce n’est pas un divertissement qui véhicule des valeurs de gauche, mais je pense qu’il s’agit plus qu’un défoulement qu’un vrai vecteur politique. Mais ne dit-on pas que voter à l’extrême-droite est pour beaucoup une protestation qui défoule celui qui le fait ? Alors peut-être vaut-il mieux simplement se défouler en regardant la lutte !
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